Un trésor en péril : le miel ! Commercialisé en France, le miel est sujet à diverses fraudes, qu'elles soient liées au sucrage, au mélange ou à une étiquetage incorrect. Cette situation découle d'une baisse de la production, d'une augmentation significative des importations, notamment en provenance de Chine, et d'une lacune en termes de traçabilité. La version 2019 du rapport annuel Cyclope, rapport sur les matières premières dans le monde, présente un constat inquiétant. Selon les conclusions de l'étude, la demande mondiale de miel augmente de 1 à 2% annuellement, mais la production rencontre des obstacles, devenant problématique, voire chaotique, dans de nombreux pays. Cette disparité crée un terrain propice à la circulation de miels altérés, trafiqués et à d'autres pratiques frauduleuses. Dans cet article, on zoome sur les raisons de la raréfaction de ce nectar si précieux.
Un trésor en péril : le miel
La situation : entre plaisir gustatif et défis de production
Réputé pour ses qualités gustatives et ses propriétés antiseptiques, antibactériennes et antivirales, le miel est de plus en plus consommé en France, avec une moyenne de 600 grammes par personne chaque année, totalisant environ 40 000 tonnes. Cependant, la production nationale diminue avec le déclin des abeilles. Cette situation a entraîné un doublement des importations depuis 2004. En 2016, sur les 9 000 tonnes produites en France, 31 000 ont été importées, notamment de Chine, d'Espagne, d'Ukraine et d'Amérique du Sud.
Face à une demande croissante (+0,5 % par an), les industriels de l'agroalimentaire n'hésitent pas à commercialiser du miel transformé et reconditionné, parfois mélangé à d'autres miels ou additionné de sirops de sucre. Cependant, pour être qualifié de "miel" et être vendu en tant que tel, aucun ajout de substance n'est autorisé, aucune transformation n'est permise, et il doit être produit par l'espèce d'abeilles Apis mellifera, conformément à la réglementation européenne.
Un des problèmes majeurs : la menace croissante qui pèse sur les abeilles
La surmortalité des abeilles entraîne également une diminution de la production et des rendements des ruches, favorisant ainsi le développement de pratiques lucratives impliquant des miels frelatés ou adultérés.
Bien que certaines causes de mortalité soient bien identifiées, d'autres, plus discrètes, se révèlent tout aussi néfastes. Parmi les principaux facteurs contribuant à la disparition des abeilles, on retrouve :
- Le frelon asiatique, devenu un prédateur omniprésent en France, suscitant des inquiétudes croissantes pour divers insectes volants, dont les abeilles.
- L'impact anthropique sur la nature et l'environnement, menaçant de plus en plus l'habitat et les habitudes des abeilles.
- Le parasite Varroa, qui sévit au sein des ruches.
- Les conséquences du réchauffement climatique, illustrées par des hivers chauds incitant prématurément les abeilles à sortir de l'hivernage, suivis de printemps froids avec des gelées tardives entraînant une mortalité élevée.
- Les pesticides et insecticides, dont certains ont un impact direct sur la mortalité des abeilles.
Bien que des initiatives émergent pour protéger ces pollinisateurs essentiels, leur mise en œuvre demeure marginale. Il est impératif d'accélérer les prises de décision et d'agir rapidement. Il est crucial de souligner que les insectes pollinisateurs, dont font partie les abeilles, sont responsables de 35% de l'alimentation humaine.
Les miels falsifiés et trafiqués
La France, tout comme de nombreux autres pays, ne parvient plus à produire l'intégralité du miel qu'elle consomme. En conjonction avec les multiples menaces pesant sur nos abeilles, telles que détaillées ci-dessus, nous sommes témoins d'une véritable prolifération de miels trafiqués et altérés, la plupart du temps en provenance de Chine.
En 2014, une étude de l'UFC-Que Choisir a révélé que parmi 20 miels de gamme « premier prix » provenant de diverses grandes surfaces, six présentaient des ajouts de sucre, soit près d'un tiers des produits. En 2015, une étude de l'Union Européenne a montré que sur 1200 miels d'importation, plus de 30 % étaient frauduleux !
Le rapport Cyclope de 2019 évoque également les vols de ruches, un phénomène en expansion qualifié de "trafic très organisé". Les essaims sont enfermés dans des camions et expédiés vers l'Europe de l'Est, où ils sont revendus à l'unité. Cette situation rend aujourd'hui les abeilles "presque aussi précieuses que le nectar qu'elles produisent".
En conséquence…
Selon un rapport récent de la Commission européenne, une part significative du miel importé en Europe est suspectée d'être frauduleuse, et cette fraude est souvent difficile à détecter. Les travaux d'échantillonnage et de surveillance réalisés par Bruxelles révèlent qu'environ la moitié des miels en provenance de pays non européens seraient coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière. Cette pratique est strictement interdite selon la réglementation européenne. Parmi les 320 lots de miels testés par le Joint Research Centre, le laboratoire officiel de la Commission, 147 sont considérés comme frauduleux, représentant ainsi 46 % des échantillons analysés. Cette situation est préoccupante étant donné que l'Europe importe environ 175 000 tonnes de miel par an, soit environ 40 % de sa consommation, faisant du continent le deuxième importateur mondial de miel après les États-Unis. La majorité des "faux miels" identifiés proviennent principalement de Chine et de Turquie.
Comment faire pour acter contre ces falsifications ?
Pour contrer contre les miels falsifiés et trafiqués, il faut privilégier la production française et locale. Malheureusement, la production de miel en France ne cesse de décliner, affichant même une légère diminution. En parallèle, la France se trouve dans l'obligation d'importer du miel du monde entier. Ce phénomène est exacerbé par des producteurs étrangers peu scrupuleux qui recourent à l'adultération, une méthode consistant à couper le miel avec du sirop industriel ou à fournir du sucre pour nourrir artificiellement les abeilles pendant la miellée.
L'année 2016 a été désastreuse pour la production de miel en France, atteignant un niveau jamais vu depuis les années 70. Les apiculteurs français ont récolté moins de 10 000 tonnes de miel, soit presque la moitié de la récolte de 2015. En 2017, la France a produit un peu moins de 20 000 tonnes, ce qui représente seulement la moitié de la consommation nationale. Pourtant, la France possède un énorme potentiel inexploité avec plus de 40 types de miel, offrant une grande variété de produits et de couleurs. Malheureusement, les apiculteurs français ne couvrent que 50 % de la production nationale, soit 20 000 tonnes.
La balance commerciale du miel en France est fortement déficitaire, avec des importations de 34 000 tonnes principalement en provenance d'Espagne, de Chine et d'Ukraine, et seulement 4 700 tonnes exportées en 2014. Entre 2010 et 2017, le volume des importations a augmenté de 39 %. Concernant la gelée royale, les Français consomment 100 tonnes par an alors que la production française ne dépasse pas les 3 tonnes. Les défis liés à l'élevage des abeilles et à la concurrence de miels importés à bas coût mettent en péril la production française. Ce problème a des implications bien au-delà de l'apiculture, menaçant l'ensemble du processus de pollinisation.
Pour sécuriser leurs revenus, les apiculteurs ont diversifié leurs produits en commercialisant non seulement du miel, mais également une gamme étendue de produits de la ruche tels que le pollen, la gelée royale, la propolis, ainsi que de nombreux produits dérivés du miel tels que bonbons, pain d'épices, cookies, nougat, et même de l'hydromel.
La situation est donc peu encourageante, mais en achetant et en consommant du miel de nos producteurs locaux, nous pouvons arriver à lutter contre cette situation !
Les engagements de La miellerie
Chez la miellerie, vous avez accès à des miels et produits à base de miel conçus avec des engagements de respect de la tradition et de l’environnement. Nous nous engageons également à assurer aux consommateurs une traçabilité certifiée.
Alors que les abeilles jouent un rôle crucial dans le processus de pollinisation et sont les acteurs essentiels de la biodiversité, elles sont aujourd’hui menacées ; nous nous sommes engagés à les choyer et à les protéger.
Nous pratiquons l’apiculture pastorale ou transhumance des abeilles qui consiste à déplacer nos ruches d’une région à l’autre, plusieurs fois au cours de l’année afin de faire bénéficier à nos abeilles des différentes floraisons ce qui permet de varier les récoltes et les typologies de miels. Nous respectons leur tranquillité et leur rythme de vie en effectuant les transhumances la nuit uniquement.
Nous sommes toujours à la recherche des meilleurs terroirs pour l’épanouissement de nos abeilles, des terroirs qui se transmettent de génération en génération. Pour cela, nous sommes attentifs à l’environnement, à la composition des sols et des zones florales sur lesquelles nous installons nos ruches. Nous pratiquons une apiculture dite raisonnée en nous assurant que chacune de nos abeilles possède le confort nécessaire dont elle a besoin pour butiner.
La miellerie vous fera découvrir des produits tels que :
- Près de 45 variétés mono florales de miels qui peuvent varier selon les saisons et les aléas climatiques (de nos régions, de France et du Monde)
- 17 recettes de pain d’épices
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- Plus de 20 variétés de bonbons
- Et de nombreuses autres découvertes...
Pour en savoir plus sur la miellerie et sur notre histoire, n’hésitez pas à découvrir notre article sur la famille Perronneau.